The Mad Hatter
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Messages : 136 Date d'inscription : 17/02/2010 Copyright : avatar by Jane
| Sujet: [Harry Potter] Un secret doux comme une plume peut être lourd comme du plomb Mer 17 Fév - 18:19 | |
| Protagonistes : Harry Potter, Ginny Weasley et Drago Malefoy Quelques mois après son arrivée au 12 Square Grimmaurd qui avait accepté non sans hésitation ni précaution de le recueillir après son évasion d'Azkaban, Drago eut une discussion nocturne des plus paranormales avec nul autre que ce cher Harry Potter dont il partageait la chambre. Qui l'aurait cru ? Au début, le jeune Potter s'était demandé si son parrain n'avait pas été ensorcelé au moment où il avait annoncé que l'Ordre du Phoenix mettait Drago Malefoy sous sa protection. Pour lui, sa place était à Azkaban d'où il s'était échappé d'une étrange manière qui méritait d'être éclaircie. Toutefois, lorsqu'il avait revu son éternel ennemi dans l'état dans lequel l'avait laissé ses deux mois inimaginables en cellule, sa gorge s'était serrée et son animosité était morte. Son petit séjour dans la plus terrible prison du monde magique l'avait complètement anéanti. Il n'avait plus rien de celui qu'il était auparavant. Il n'était plus qu'un corps amaigri et vidé de son âme. En fait, il était arrivé si faible qu'il avait passé les deux premiers jours anciens à dormir. Il n'avait alors pas rechigner à s'allonger sur le matelas de mauvaise qualité et à se pelotonner sous la couverture qui gratte. Tout cela lui semblait le Paradis après l'enfer qu'il avait traversé... Les jours avaient passé, puis les semaines, enfin les mois... Drago avait repris un peu de poids et descendaient de plus en plus souvent au rez de chaussée pour être avec les autres. Au début, il hésitait parce qu'il ne se sentait pas le bienvenu. Tonks et Sirius l'avaient peut-être accepté mais c'était loin d'être le cas des autres membres de l'Ordre. En particulier de ses anciens camarades d'école. Pourtant, les choses s'étaient considérablement améliorées depuis qu'il avait poliment demandé à Hermione une entrevue en plein milieu de la salle commune. Lors de celle-ci, l'improbable avait eu lieu : il lui avait présenté ses excuses pour les mauvais traitements et les mauvaises paroles qu'il avait eu envers elle et sa famille à Poudlard. Cela semblait difficile à croire mais son regard encore éteint par une profonde blessure intérieure n'était plus capable de mentir. Il n'espérait pas que la demoiselle lui pardonne un jour mais au moins, elle savait à présent qu'il était sincèrement navrée. Durant leur aparté, il n'eut même pas le défaut de mettre la faute sur l'éducation de ses parents et en particulier de son père. Même si c'était Lucius qui lui avait appris à haïr les sangs-de-bourbes, rien ne l'empêchait de n'en rien faire. Non, lui s'était prêté au jeu pur que son père soit fier de lui. La faute lui revenait entièrement. Suite à cet événement, les tensions s'étaient un peu allégées au QG et considérablement lorsque quelques jours plus tard, Hermione avait invité Drago à faire une partie d'échecs avec elle – partie qu'elle avait évidemment gagnée. Pendant leur jeu, il lui était arrivé d'esquisser un petit sourire sincère et timide.
_ Drago, tu dors ? demanda Harry en se retournant dans son lit pour regarder dans la direction de celui du blondinet.
Ce dernier fut couper dans ses rêveries et se tourna paresseusement sur le coté pour lui faire face. Seule une vieille table de nuit bancale les séparait.
_ Non, se contenta-t-il de répondre en appréciant encore le fait d'être appelé par son prénom plutôt que par son nom de famille dont il n'était plus fier à présent.
_ Je me demandais quelque chose. C'est peut-être ridicule mais...
Le jeune Potter s'interrompit, comme pour réfléchir à la pertinence de son intervention, et se campa sur un coude.
_ Qu'est-ce que tu te demandes ? le pressa Drago, soudain piqué par la curiosité.
_ Non. Laisse tomber, se ravisa son interlocuteur en se remettant sur le dos. Ce n'est rien.
Le jeune homme fronça les sourcils. Qu'est-ce qui n'était rien ? Il songea un instant à faire ce que Harry voulait et à se rendormir mais il ne pouvait pas.
_ Mais non, dis-moi, insista-t-il en se mordant la lèvre inférieure.
Il y eut un silence et l'autre consentit à sa requête.
_ Hé bien, je me demandais si tu... hum... si tu avais des intentions concernant Ginny.
Le silence qui suivit cette question durant encore plus longtemps que le précédent.
_ Des intentions ? répéta Drago, qui n'était sûr de bien comprendre où il voulait en venir, une fois le choc passé. Si j'ai des intentions ?
_ Oui, s'empressa d'ajouter Harry en bégayant. Si tu... tu sais, si tu voudrais... sortir avec elle.
Le blondinet faillit s'étouffer avec sa propre salive. Il toussa deux ou trois fois pour faire passer. Au fond, il était bien content qu'il lui demande ça alors que la pièce était plongé dans l'obscurité parce qu'ainsi il ne pouvait pas voir le bout de ses oreilles devenues cramoisies.
_ C'est ta petite amie, non ? souffla-t-il la gorge serrée. Vous pensez peut-être que je suis stupide mais pas au point de mettre en péril la confiance que je voudrais que vous m'accordiez.
_ Je n'ai jamais dit que tu étais stupide, Drago, se défendit son camarade. Enfin si, mais c'était avant que... Enfin, tu sais.
_ Oui, je sais.
Nouveau silence puis Harry lui souhaita finalement bonne nuit avant de se retourner dans son lit. Drago se leva du sien pour aller faire un tour dans le couloir. Il faisait complètement noir là aussi. Vêtu d'un simple short, il erra dans l'étage sans but. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à la réponse qu'il avait faite à Harry. Ce dernier avait-il remarqué qu'il n'avait pas dit « non » ? Au fil des jours, à mesure que l'ambiance se détendait dans la maison, Ginny s'était un peu rapprochée de lui. La voir faire avait mis du baume au coeur atrophié du jeune homme. Il n'avait pas osé aller vers elle à cause de la honte qu'il éprouvait d'avoir tant maltraiter les Weasley par le passé mais c'était elle qui avait fait le premier pas. Il ne pouvait pas être plus heureux. Parfois, elle lui souriait même. Un sourire empreint de douceur dont il était le seul destinataire... ça n'avait pas de prix. Alors qu'il passait devant une porte, elle s'ouvrit et une jeune femme se jeta pratiquement dans ses bras comme il était invisible dans la nuit. Ginny Weasley.
_ Oups ! Désolé, s'excusa sa petite voix qu'il avait reconnu. Qui est là ? Harry, c'est toi ?
Comme il demeurait silencieux, la rouquine caressa son torse nu du bout des doigts pour remonter jusqu'à son visage. Ses mains dessinèrent la courbe de sa mâchoire et glissèrent sur ses joues. Drago retint son souffle et ferma les yeux pour mieux se concentrer sur ce contact. Il la sentit se rapprocher de lui et toucher le creux de ses joues, ses pommettes, ses tempes. Lorsqu'elle passa une main dans ses cheveux, la demoiselle se figea. Ces mèches raides, légères et très douces, elle savait à qui elles appartenaient. Pourtant, elle ne s'éloigna pas. En fait, elle poursuivit encore un peu ses caresses, plus timidement néanmoins. Lorsqu'elle retira ses mains, elle souffla :
_ Tu ne dors pas, Drago ?
La gorge serrée, le jeune homme secoua la tête et chuchota :
_ Je me promenais pour trouver le sommeil justement.
Ils restèrent silencieux un instant avant de se souhaiter mutuellement une bonne nuit. Puis le blondinet s'empressa de retourner dans sa chambre. Il se glissa dans sa couette et ferma immédiatement les yeux. Hélas, le visage de la jolie rouquine ne quittait pas son esprit. Son sourire, son regard, ses cheveux de feu, ses mains... Il se tourna vers son co-locataire qui respirait fort dans le lit d'à coté.
_ Harry, tu dors ? murmura-t-il tout bas.
Aucune réponse ne lui parvint alors il conclut que oui. C'est parce qu'il était certain de pouvoir soulager sa conscience sans vraiment révéler son secret qu'il murmura encore :
_ Tu avais vu juste. J'aimerais bien... | |
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